Dimanche après-midi, dans les rues de Rennes, direction le cinéma. Et puis dans le métro aussi. C’est l’indifférence totale qui règne. Comme si aujourd’hui était un jour comme les autres, avec rien d’autres à faire que de se balader et de profiter des parcs, de la fête foraine, des restaurants, inconsciemment. Et puis là, entendue au bord d’un passage piéton, cette petite phrase : “ah mais oui, c’est aujourd’hui qu’il faut voter…” avec cette terrible intonation que prennent les anecdotes dont tout le monde se fiche.
Comme si cela ne comptait pas. Comme si l’on n’avait pas notre mot à dire. Un coup d’épée dans l’eau. Ou peut-être que pour certains, c’est la sensation de ne pas être vraiment représenté ou même le désaccord total et la désidentification par rapport à tous ces hommes politiques. Pour d’autres, ils s’en fichent, ils n’habitent pas cette ville ou cette région pour longtemps. Bref, les raisons fusent et varient autant qu’il y a de non-votants, j’imagine. Et 50,7% d’abstention (aux dernières nouvelles), ça donne un peu le vertige, quand même.
Sauf qu’en réalité, avant de se retourner une trentième fois sous sa couette un jour d’élection, il y a quelques idées dont il faudrait se rappeler :
- Voter, c’est un droit, oui, mais un droit, ce ne serait pas fait pour être exercé, par hasard ? D’autant plus lorsque ça devient dangereux de ne pas le faire (cf les points suivants), et que c’est aussi un devoir civique. Alors non, ne pas voter n’est pas pénalisé, tout ça tout ça (et encore heureux), seulement, ce ne serait pas un peu cracher dans la soupe ?
- Quand on voit la fréquence à laquelle on nous demande de se déplacer pour mettre une petite enveloppe dans une urne et signer un papier – ce qui ne prend pas tant que ça de temps, soit dit en passant – il y a peu de place pour le prétexte du manque de temps : on ne nous demande pas non plus la Lune sur un plateau doré. Le temps de voter, c’est à peu près celui de boire une tasse de thé. Ou de regarder à peine le quart d’un épisode de Game Of Thrones. Tout est question de volonté.
- Même quand on n’a vraiment pas le temps, qu’on est loin, ou pour toute autre raison, une procuration est, franchement, facilement et rapidement obtenue.
- Si l’on se penche sur l’acte du vote en lui-même, sans prendre en compte les candidats et autres paramètres, le fait de le négliger est un peu triste. Par exemple, en tant que femme, j’imagine que beaucoup d’anciennes seraient bien amères de voir que l’on ne profite même pas de l’héritage qu’elles se sont battues pour obtenir et nous offrir…
- Danger : la majorité des français se sentant totalement désinvestie, forcément, laisse la place et la porte grande ouverte à une minorité bien plus motivée à voter par ses représentants. Et résultat, les élus ne sont pas représentatifs de la population et cette dernière se retrouve à subir les décisions d’un gouvernement qu’elle n’a pas choisi – et dont on peut donc plus ou moins contester la légitimité.
- En parlant de contestation, le fait est qu’un vote pour un parti d’extrême est considéré comme contestataire, comme peut l’être un vote blanc – qui lui signifie généralement que l’on ne se sent pas représenté. Une abstention totale, elle, est plus difficile à interpréter et pourrait être vue comme un manque d’intérêt total envers le système démocratique ou envers les différents choix proposés – et comme c’est une non-expression, forcément, c’est plus compliqué à cerner. Alors ne vaut-il mieux pas, à choisir entre les deux, voter blanc ?
- Pour beaucoup, vu les choix proposés lors des votes, il semblerait que cela revienne à choisir entre le pire et le moins pire – du style : “et pour vous, ce sera une nouvelle assiette de soupe à l’arnaque financière ou est-ce que vous préféreriez un tiramisu d’intolérance hyper allégé en liberté ?” Alors oui, ça se comprend, mais en attendant, est-ce que quelqu’un ne serait-ce qu’essaye quelque chose pour changer cela ?
- On peut aussi se poser la question de la désinformation. Est-ce qu’honnêtement, la majorité des citoyens sont vraiment au courant de tous les programmes de tous les candidats ou ne serait-ce que du détail des idées de chaque parti ? Permettez-moi d’en douter.
Bien entendu, les idées contenues dans cet article ne relèvent majoritairement que de mon opinion personnelle et libre à vous de ne pas y adhérer, mais dans ce cas, quitte à le faire savoir, faites-le de façon ouverte et sans débordement.
Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à me donner votre point de vue sur l’importance du scrutin en commentaire, ou toute autre raison de voter – ou non – que je n’aurais pas mentionnée !
A très vite,
Lucille A. K.
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